The late Note 003 : Et maintenant ?

C’est toujours la question qui flotte dans l’air après les “je comprends”, les silences trop longs et les messages qu’on n’a plus la force d’envoyer. C’est une question sans point d’interrogation, posée à personne en particulier — un souffle qu’on lâche plus qu’on ne formule.

Il y a quelque chose d’étrangement calme dans les fins qui ne claquent pas. Pas de cris, pas de portes qui se ferment, juste deux personnes qui se regardent avec ce petit air de “on a tout dit, et pourtant rien n’a vraiment été réglé.” On croit qu’on va ressentir un grand vide, mais en réalité, c’est un mélange confus de fatigue et de soulagement. Comme si on venait de ranger un appartement après un déménagement : les murs sont nus, mais au moins, il n’y a plus de désordre.

Le “maintenant” arrive toujours trop tôt. On n’est pas encore prêt à être lucide, mais déjà trop lucide pour continuer à espérer. Alors on fait semblant d’aller bien. On sourit, on répond aux messages, on remet du rouge à lèvres ou on fait du yoga, mais à l’intérieur, il y a cette drôle de question qui continue de tourner : et maintenant, qu’est-ce que je fais de tout ça ?

J’aimerais dire que la réponse est claire, qu’il suffit d’occuper son esprit, de “se concentrer sur soi”. Mais on sait tous que c’est plus compliqué.
Parce qu’entre la personne qu’on a été avec lui (ou elle, ou eux) et celle qu’on redevient seule, il y a un petit décalage.
Un espace vide qu’on ne sait pas trop comment meubler.
Alors on fait ce que les humains font le mieux : on bricole.
Un peu de nostalgie, un peu de musique, un peu de “je vais très bien merci” quand on ne va pas si bien que ça.

Et puis, un jour, sans prévenir, on se rend compte qu’on ne pense plus à lui en se brossant les dents.
Qu’on ne relit plus les messages dans le métro.
Qu’on n’a plus besoin de rejouer la scène pour essayer d’en comprendre la fin.
Et c’est là que le vrai “maintenant” commence.

Ce “maintenant” où on recommence à respirer par soi-même, à rire pour de vrai, à s’autoriser à ne plus tout analyser.
Où on comprend que l’amour, l’amitié, les relations en général - ce ne sont pas des épreuves à réussir, mais des expériences à traverser.
Certaines laissent des traces, d’autres un parfum, certaines juste une leçon.
Mais toutes nous ramènent à la même conclusion : la seule personne qu’on doit apprendre à ne pas quitter, c’est soi-même.

Alors, et maintenant ?
Maintenant, je vis.
Pas pour prouver que j’ai tourné la page. Pas pour montrer que je vais bien.
Juste parce qu’à force d’attendre que quelqu’un me rejoigne, j’avais oublié que j’étais déjà en chemin.

Précédent
Précédent

The Late Note 001 : Et si écrire, c’était la dernière façon d’aimer quelqu’un ?

Suivant
Suivant

Daily Reminder 002 : Manifester de l’argent ne suffit pas : et si tu construisais ta liberté financière ?