The late note 004 : Apprendre à laisser l’espace sans couper le lien.
Lady sitting on the poolside
Il y a des moments où les mots deviennent trop lourds pour contenir ce qu’on ressent. Où expliquer, justifier, ou même rassurer n’a plus vraiment de sens. Alors on s’assoit pas forcément pour comprendre, mais pour respirer. On apprend à laisser la distance parler à notre place.
Ce n’est pas un abandon. C’est une forme silencieuse de respect.
Parce que dans les liens , qu’ils soient amicaux, familiaux ou amoureux , il y a des rythmes que l’on ne contrôle pas. Des respirations plus longues que d’autres. Des passages où l’un avance pendant que l’autre s’arrête.
« Reconnaître que chacun avance à sa manière »
Les gens ne disparaissent pas toujours brutalement. Parfois, ils se déplacent, tout simplement. Ils changent de place dans notre vie, comme un meuble que l’on pousse contre un mur pour laisser entrer plus de lumière. Ce n’est ni une punition ni un rejet : juste une nouvelle configuration du paysage intérieur.
Laisser quelqu’un s’éloigner sans colère, c’est un geste qui demande une force tranquille. C’est reconnaître que chacun avance à sa manière, avec ce qu’il peut donner et ce qu’il ne peut pas. C’est résister à l’envie de retenir, de forcer, de réclamer. C’est offrir de l’espace, même quand cet espace fait un peu mal.
Ce n’est pas un désamour. C’est une clarte apportant réconfort et sérénité à l’âme.
Parce qu’on n’est pas là pour réparer les autres. On est là pour aimer avec justesse. Et parfois, aimer avec justesse, c’est se taire. C’est ne pas insister. C’est laisser la vérité exister dans le silence.
Avec le temps, j’ai compris qu’on ne perd pas toujours les gens : on apprend simplement à les aimer autrement. Moins dans la proximité, plus dans la mémoire douce. Moins dans l’attente, plus dans la gratitude.
Grandir, c’est ça aussi : aimer les gens pour ce qu’ils ont été dans nos vies, pas pour ce qu’on espère encore qu’ils deviennent. Et apprendre à dire merci, même quand les chemins ne se croisent plus.
